Les robots sortent de plus en plus de leur cage. Pour éviter les accidents, ils sont bardés de capteurs. Ils sont de plus en plus capables de réagir à tous les aléas. Ils peuvent se déplacer parmi les hommes et les installations. Les mouvements deviennent de plus en plus lisses. Pour faciliter leur intégration parmi les hommes, ils sont habillés d'une peau, peuvent prendre la forme humanoïde et sont même doués de la parole. Les ordinateurs et les logiciels embarqués sont de plus en plus sophistiqués et permettent au robot d'apprendre sur son environnement. A terme, ces mêmes robots auront probablement la capacité d'apprendre, de s'améliorer seul et d'être force de propositions ...

L'homme n'est pas oublié ... Pour communiquer avec les machines et le système d'information de l'entreprise de plus en plus complexe, il se retrouve avec des appareils sur l'ensemble du corps, tel Iron Man ;-)

L'Homme devient "augmenté" :

  • des lunettes pour la visualisation à tête haute,
  • un GPS pour l'aider à s'orienter dans les stocks ou dans l'entreprise,
  • un casque de réalité virtuelle pour réaliser des opérations à distance ou pour les simuler lors de séances de formation,
  • des tablettes, des smartphones ou des capteurs pour suivre au plus près les actions à réaliser et réalisées, et suivre en temps réel les mouvements de stock, la production ou la prise en compte des besoins des clients,
  • un oeil "bionique" pour déceler les défauts qualités,
  • un exosquelette pour le soulager dans les tâches pénibles ou nécessitant de la force ...

Ce que nous pouvons constater est un rapprochement d'ordre technologique entre l'homme et la machine ... Doit-on s'en inquiéter ou doit-on s'en réjouir ?

Assurer une gestion en temps réel des stocks, de la production ou des commandes est un objectif permettant d'optimiser l'utilisation des ressources, de réduire les coûts de fabrication, de respecter le délai de livraison et de garantir une bonne qualité des biens produits. Dans cette démarche, nous laissons peu de place à l'improvisation et à la réflexion. Et, nous n'exploitons pas assez le potentiel humain de nos lignes de production. L'informatisation et l'automatisation permettent des gains de productivité. Cependant, les capacités humaines apportent de la flexibilité.

L'homme est nettement plus flexible que le robot : il est reprogrammable à souhait en langage naturel, il est mobile, il dispose d'une capacité de réflexion et d'improvisation face aux aléas, il utilise des outils pour se soulager des tâches les plus pénibles et, surtout, il est source de propositions et d'améliorations ...

Quand le robot atteindra le niveau de l'homme, ce qui sera probablement le cas dans un avenir plus ou moins proche, que deviendront nos installations industrielles ? Un environnement composé uniquement de robots interagissant les uns avec les autres en prenant en compte le désidérata des clients en temps réel. La maintenance de ces robots sera également réalisée par des robots. L'informatique gérera automatiquement l'ensemble de la production de la prise de commandes, jusqu'à la livraison chez le client.

L'homme aura alors quasiment déserté les usines et peut-être même les bureaux d'étude. Quelle sera alors la place de l'homme dans l'entreprise et la société en général ?

Dans l'usine du futur, nous devons réfléchir à la nécessité de développer  des robots de plus en plus intelligents. Est-ce que cela doit être une fin en soi ? A quel besoin cela doit-il répondre ? Est-ce que l'homme ne serait pas le robot le plus adapté pour répondre au besoin ? Quelles sont les transitions technologiques à mettre en place pour permettre à l'ouvrier d'avoir sa place dans la société ?